Si les œuvres de Maurice Denis – ses peintures, ses grands décors, ses écrits – sont aujourd’hui bien connues, l’itinéraire de l’homme l’est moins, alors que sa vie intime, passionnée et passionnante, est indéfectiblement liée à son art.

L’exposition Maurice Denis, Bonheur rêvé proposera une immersion dans l’intimité de l’artiste, suivant le fil de son existence, dans ses différentes résidences à Saint-Germain-en-Laye. Bien que né à Granville et mort accidentellement à Paris (le 13 novembre 1943), Maurice Denis a en effet toujours vécu dans la ville natale de Louis XIV, alors en Seine-et-Oise, aujourd’hui sous-préfecture du Département des Yvelines.

Bénéficiant de prêts exceptionnels, notamment du musée d’Orsay, cette exposition remettra en lumière les œuvres phares du musée, accompagnées de nombreuses pièces totalement inédites ou rarement montrées depuis la mort du peintre, issues essentiellement de collections privées.

Elle s’articulera autour de quatre sections chronologiques, correspondants aux lieux de résidence du peintre :
 « Le Nabi aux belles icônes (1870-1890) »,
 « Amours (1890-1900) »,
 « Intimités précieuses (1900-1914) »,
 « Les années Prieuré (1915-1943) ».

La quête perpétuelle du bonheur, teintée d’inquiétude, offre un fil conducteur pour suivre la vie du peintre constamment confronté à la douleur : Première Guerre mondiale, décès d’un enfant en bas-âge, enfant mort-né, décès de son épouse…. Bonheur rêvé donc, plus que vécu. Un passage du journal de Denis en 1931 donne bien le ton de son état d’esprit :

« Entouré d’affections, Lisbeth, mes enfants, mes élèves, peu d’amis, je sens que tout passe, que tout ce bonheur humain ne dure pas. Mais la grande illusion, l’autre bonheur qui m’est nécessaire […] [C’est] Cette plénitude de l’œuvre d’art […] comme un face à Dieu. »